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[NEWS] Quatre acteurs, quatre stratégies

Attention : cet article est une publication différée de 'Viseur R., Logiciels libres : les acteurs et leurs stratégies, L'Echo, 24 février 2004, p16'.

La salon parisien Solutions Linux 2004 était l'occasion de faire le point sur les stratégies adoptées par quelques grands de l'informatique pour valoriser GNU/Linux et plus globalement les logiciels Open Source. Nous parlerons bien sûr d'IBM (et de son partenaire Novell) mais aussi d'Hewlett Packard, de SGI et de Bull.


Depuis 1998 (support d'Apache), IBM investit annuellement environ $200 millions dans les logiciels libres. En conséquence, il apparaît aux yeux du public comme le principal promoteur des logiciels libres en général et de GNU/Linux en particulier. La stratégie d'IBM peut se résumer, comme dans sa dernière campagne publicitaire, par « Linux is everywhere ». Chez IBM, Linux est en effet poussé aussi bien sur les ordinateurs de type mainframe que sur les postes de travail. IBM compte d'ailleurs généraliser en interne l'usage de GNU/Linux sur poste de travail pour fin 2005 (ce qui représente la migration de 300.000 postes !). Son partenaire Novell -qui a reçu le soutien d'IBM sous forme de 50 millions de dollars en actions convertibles- s'est lui aussi positionné. Depuis le rachat de l'allemand SuSE, Novell présente la spécificité de disposer de sa propre distribution GNU/Linux.

Hewlett Packard adopte un point de vue plus nuancé. Il supporte en effet tout autant Windows, GNU/Linux et Unix (HP-UX). GNU/Linux aurait ainsi généré chez HP $2,5 milliards de revenus en 2003 (soit près de 40% d'augmentation). Le choix du système est fait en fonction de l'application visée, dans une optique de réduction des coûts. Hewlett Packard explique par cet impératif l'abandon de GNU/Linux sur les plate-formes MIPS et Alpha. En général, GNU/Linux est ainsi recommandé sur les serveurs d'entrée de gamme ; HP-UX sur les serveurs haut de gamme et Windows, sur les postes de travail.

Au contraire, Bull croît en l'usage de GNU/Linux sur des systèmes critiques. Il a ainsi porté GNU/Linux sur sa gamme de serveurs Novascale. Les serveurs Novascale correspondent à une forme commodisée de mainframe (les machines de la gamme Novascale sont équipées de composants standards -de type Intel- peu coûteux, auxquels sont ajoutés des composants spécifiques). Bull a apporté à la communauté diverses contributions dans le domaine de la haute disponibilité (CPUSet) et des systèmes répartis (Objectweb).

SGI est historiquement un spécialiste des solutions graphiques. Il a pour ce faire développé des puces et un système d'exploitation -de type Unix- spécifique (Irix). SGI a rapidement senti l'intérêt de GNU/Linux pour son architecture. Diverses contributions ont ainsi été versées à la communauté dans des domaines aussi divers que la gestion de la mémoire sous GNU/Linux, l'extension NUMA ou le système de fichiers XFS, capable de supporter de très gros fichiers et des taux de transfert élevés. La concrétisation de ces efforts, c'est la gamme Altix, composée d'ordinateurs haute performance conçus spécifiquement pour GNU/Linux ! La recherche de performances est constante et intègre notamment une solution de grille. Si Sillicon Graphics s'intéresse toujours au graphisme, elle propose aujourd'hui ses solutions dans les domaines du stockage et du calcul intensif. La répartition de ses revenus a d'ailleurs bien changé : environ 40% proviennent des services et 60% du matériel et des logiciels, dont 20% pour les stations -son activité initiale- et 40% pour le stockage et les serveurs.

Les quatre acteurs précédents ont donc fixé -et communiqué- une stratégie claire concernant le système GNU/Linux. Il en va différemment pour Microsoft ou Sun Microsystems, par exemple.

Souvent la cible privilégiée du mouvement Open Source, Microsoft semble éprouver des difficultés à gèrer la concurrence de l'Open Source et le courant de sympathie que ce dernier a engendré. Par exemple, la complexité et les évolutions du programme Shared Source -accordant des droits variables en fonction du modèle de logiciel et du statut de l'utilisateur- ne témoigne-t-il pas d'un manque d'anticipation des besoins d'ouverture du marché et de stratégie à long terme en la matière ? Microsoft suit par contre une ligne directrice claire pour la sortie de nouveaux produits : renforcement de la gamme de systèmes d'exploitation pour serveurs, ajout de fonctionnalités à la gamme Office (outils de travail collaboratif notamment), amélioration de la sécurité, etc.

La situation de Sun Microsystems demeure plus inquiétante. En perte financière, Sun subit en effet douloureusement la concurrence de GNU/Linux sur Solaris dans les marchés d'entrée de gamme. Tout en promouvant GNU/Linux sur le poste de travail (Java Desktop System), il encourage l'utilisation de Solaris comme serveur d'infrastructure (c'est-à-dire là où GNU/Linux tend aujourd'hui à s'imposer) dans son offre Java Enterprise System. Tout en contribuant au modèle Open Source (libération du code source de Star Office, par exemple), Sun défend un modèle de développement alternatif, le Sun Community Source. Sun cherche aussi à se battre sur de nombreux fronts à la fois : Sparc vs x86, AMD vs Intel, Star Office vs Microsoft Office, Solaris vs GNU/Linux, J2EE vs .Net, SunOne vs Websphere, Weblogic, JBoss ou Jonas, etc. L'inventeur de Java ne devrait-il pas davantage s'axer (et valoriser) ses principales richesses, comme le standard et les systèmes J2EE !?

Posté le 25 mai 2004.


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