Sites amis : LinuxGraphic .::. QuebecOS .::. Jeudis du Libre (BE) .::. Rencontres Mondiales du Logiciel Libre
Bienvenue sur Logiciel Libre . Net, première ressource francophone sur l'économie du Libre.
Que cherchez-vous ?     ::     Imprimer  ::  Contact  ::  A propos de...  ::  Accueil
 




Synthèse de discussions ("marketing_oss")

 


Quelles sont les facteurs de succès des projets gagnants ?

  1. Emacs & LaTeX : facilité d'ajout de nouvelles fonctionnalités (logiciel paramétrable vs logiciel spécialisé -> niche).
  2. Apache : successeur du serveur NCSA-httpd, il bénéficie d'une excellente modularité, qui lui permet de faire ce que tous les autres font (aolserver, apache, cern-httpd, fnord, wn, boa, bozohttpd, caudium, dhttpd, roxen, thttpd, thy dans la Debian). De meilleure qualité (sécurité, stabilité) que MS IIS, ce qui explique sa domination (problème de métrique !) sur ce dernier.
  3. Bind : très complet techniquement, pas d'alternative valable.
  4. Sendmail : position très forte, puis concurrence (alternatives libres -comme postfix, exim, smail, zmailer, qmail- et propriétaires), puis déclin (plus le serveur SMTP par défaut dans les distributions), dû à une installation et une paramétrisation délicates.


Existe-il des tendances monopolistiques dans le mouvement Open Source ?

  1. Oui, voir le cas d'Emacs (ou encore de LaTex), qui domine la scène des éditeurs de texte évolués. Il existe donc des projets "tueurs de concurrence" (déjà souligné par Eric Raymond -> d'où intérêt d'appliquer l'analyse de Porter aux projets Open Source).
  2. Oui, mais les conséquences sont différentes que pour les logiels propriétaires car ouverture du code et utilisation de formats de données ouverts type XML.
  3. Oui, mais des projets satellites très spécialisés se développent (différenciation).
  4. Oui, mais contestation possible et création d'un projet concurrent : voir Xemacs, Mandrake, Linux, Gnome, Gpg, Openssh, les différentes versions BSD.


Quelles sont les tendances du libre début 2003 ?

  1. Le même mouvement de concentration que pour les projets libres (comme Emacs) semble se produire aussi pour les entreprises. Red Hat semble se positionner à ce niveau comme une sorte de nouveau Microsoft (52% de part de marché mondiale en 2002 selon Deutsche Bank & IDC), juste concurrencé par un Mandrake (46.02% selon Linux Magazine UK au Royaume-Uni, 33,08% aux USA au 12/2001) en proie à de graves problèmes financiers.
    Cette constatation est néanmoins à relativiser car le problème de la métrique se pose. Mesure-t-on le nombre de cédéroms vendus, le nombre de postes installés, la "part du coeur",... ? En réalité, les métriques classiques sous-évalueraient fortement la part de marché de Debian, qui n'est pas une entreprise commerciale.
  2. La rentabilité des distributeurs Linux ne s'arrange pas. Excepté Red Hat qui affiche un premier bénéfice d'exploitation : Mandrake et SUse sont en proie à des problèmes financiers ; Caldera (SCO Group) reste en perte ; TurboLinux (en proie à des problèmes financiers graves) et Corel ont jeté le gant.
  3. Le marché grand public est visé par de nouveaux acteurs, tels que Lycoris, Xandros (qui a racheté Corel Linux OS) et Lindows (commentaires peu favorables dans la presse car promesse non tenue). Xandros semble bien vu de la presse française. Quant à Lycoris, il semble bénéficier de partenariats intéressants (Wallmart : attention à l'opportunisme des chaînes de distribution !) et d'une bonne identité d'entreprise (site élégant, signature claire,...). Ces distributions ne visent pas des clients contributeurs d'où tarifs plus élevés et aspect GPL / développement libre pas mis en avant (les initiatives de distribution libre via GPL seraient d'ailleurs combattue par ces entreprises).
  4. Excepté cette initiative, il semble qu'il y a peu de tentative de différenciation face à Red Hat & Mandrake. L'"alliance des Nains" (United Linux) fait fort penser à une stratégie de type Swissair (devenir le plus gros des nains). Détail amusant : la segmentation géographique adoptée, gage de rentabilité mais aussi de diminution de la concurrence (-> coopétition !). United Linux revendique une différenciation technologique (serveurs critiques) peu crédible en pratique.
  5. Les sociétés de services ne sont pas épargnées. On aurait pu croire la croissance du marché Linux compenserait la mauvaise conjoncture. Aurora avalée par Systrans, Linbox vendue à Free&Alter Soft, fermeture d'Open Care (tous ceux-là je ne les connaissais pas) et encore Alcôve en redressement et racheté par Géonous, remplacement de la direction d'IdealX,... Parmi les conséquences : une redéfinition du modèle économique. Cela se traduit notamment par une multiplication des services payants (voir Mandrake) et une redéfinition du co-développement (voir Alcôve).
    • La multiplication des services payants se retrouve par exemple chez Mandrake (ses clubs d'utilisateurs, qui font penser à une communauté type SUN SCSL !). Voir aussi l'augmentation du prix des distributions comme Xandros ou Lycoris, plutôt destinées aux clients novices en informatique.
    • Alcôve (comme d'autres) a décidé de supprimer les heures rémunérées à participer librement à des projets libres (elles ne seront accordées que durant les périodes intercontrats). But : être centré client et sortir de la culture d'ingénieur (déclaration dans PC Expert)... Ne peut-on pas associer cela à une forme de parasitage du libre ?
      Par ailleurs, lorsque 3M (géant américain de la chimie) accorde 20% de temps libre à ses chercheurs pour chercher librement en vue de stimuler l'innovation, il doit savoir ce qu'il fait ! Autre exemple dans l'industrie secondaire : les concept-cars chez Toyota. Les SSLL ne perdraient-elles pas ce qui peut faire leur spécificité (identité) d'un point de vue technique et commercial ? Peut-être, mais le marché reconnaît pour l'instant assez peu cette spécificité ! La partie la plus activiste de la communauté Open Source risque de se rebiffer (voir les réactions sur les clubs d'utilisateurs de Mandrake !), mais cette dernière est de toute façon méfiante vis-à-vis du commerce en général.
      Par contre, l'édition mutualiste semble se développer, comme chez IdealX (France) et Arafox (Belgique).
  6. Les sociétés qui utilisent Linux en appui de leur business traditionnel se débrouillent sans doute mieux... Citons IBM (pour qui Linux peut néanmoins entraîner un cannibalisme interne) ou Netscape, pour qui Navigator (base Mozilla) est surtout un vecteur de propagation de la la marque et un outil de génération de trafic vers leur portail.
  7. Jusqu'à récemment, les fournisseurs d'infrastructure (comme VA Research, encore perte dernièrement) ou les fournisseurs de matériels (comme Cobalt, racheté par Sun, ou anciennement VA Linux, concurrencé par Dell et reconverti en fournisseur d'infrastructure) n'étaient pas mieux nantis.


Quelles sont les causes de l'échec jusque début 2003 du modèle économique de l'Open Source ?

  1. Gestion à l'américaine, conduisant à une prise de risque trop élevée et à une consommation excessive de capitaux (ex. : Mandrake).
  2. Pas d'anticipation de la crise dans le secteur informatique, d'où difficulté de rentabiliser les investissements (ex. : Alcôve).
  3. Phénomène de parasitisme, beaucoup de monde souhaitant des projets libres, mais peu contribuant en pratique (ex. : problème rencontré par IdealX).
  4. Peur de la nouveauté -> frilosité des prospects, des investisseurs,...
  5. Problème dû à la culture d'ingénieur et mauvaise gestion des équipes de direction.
  6. Absence de business model viable (ex. : distributeurs Linux).

Dernière mise à jour : 10-05-2003 18:04.

Téléchargez l'archive (Mozilla) des discussions.
 

© Robert Viseur @ Ecocentric.be (2003-2024)